Nous n’allions pas passer 2023 sans parler d’un des meilleurs albums techno de l’année, « 33 Tours Et Puis S’en Vont », de la légende française Laurent Garnier. Pour son premier album solo depuis 2015, il faut dire que le maestro a frappé fort, très fort et a pondu un album retour aux sources digne de ses adieux à la scène à laquelle il a tant contribué.
« Devenir un vieux juke-box poussiéreux n’a jamais été une option »
Né d’une aversion temporaire pour la musique techno qui a rythmé toute sa vie suite à une période covid où il s’est remis en question, en venant même à questionner sa pertinence dans un monde électronique où son âge pose question, « 33 Tours Et Puis S’en Vont » représente le fruit de deux années de travail où le maître est retourné à l’essentiel : déverser ses émotions et les réunir dans un opus puissant qui s’inscrit dans la légende du monument qu’est Laurent Garnier.
L’incroyable Tales From The Real World, un morceau accompagné de rythmiques retros lancinantes où Alan Watts et sa voix posée nous invite à méditer sur le son et ses variations, et qui constitue l’une des intros les plus épiques que j’ai pu entendre ces dernières années.
Avec 17 tracks et un total de 3h d’écoute, l’album se pose comme un manifeste de la techno en nous faisant voyager à travers la house (Le Swing du Pouletto, Multiple Tributes), l’electroclash (In Your Phase) , la techno (Tales from The Real World, Liebe Grüße Aus Cucuron), l’electronica (Et puis s’en va!), la drum and bass (Sado Miso) ou encore la melodic techno (Sake Stars Fever, Au Clair de ta Lune). Chaque morceau apporte sa pierre à l’édifice techno et l’ensemble constitue le reflet de la vision artistique du maître et de ses sets marathoniens dans lesquels il prenait plaisir à faire voyager son public à travers les genres, faisant fi des codes et des styles musicaux affublés de facto aux artistes qui doivent généralement se cantonner à un seul et unique style pour conserver leur public.
« Let The People Faire La Fête », véritable hymne à la joie de vivre et à la célébration digne de l’époque de Flashback. Avec sa mélodie simple et efficace, sa bassline hypnotique et son énergie positive, on a juste envie de foncer sur le dancefloor et danser avec ses potes, le sourire aux lèvres.
« 33 Tours Et Puis S’en Vont » est une véritable masterclass, une ode à la techno et représente la quintessence d’un artiste qui n’avait plus rien à prouver et qui a surpris tout le monde avec l’un des meilleurs albums techno de ces dernières années. On tient ici un disque que tout amateur de musique électronique se doit de posséder, au même titre que son autobiographie légendaire Electrochoc. Anthologique !
Et puis s'en va !